Le protectionnisme de Trump menace-t-il le tourisme américain en France ?

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Les touristes américains privilégient les hôtels 4 et 5 étoiles lors de leurs séjours en France. Leur présence est particulièrement marquée dans les établissements haut de gamme, où ils représentent une part essentielle de la clientèle étrangère.

En 2023, selon l’Insee, ils ont généré 8,8 millions de nuitées hôtelières, faisant des États-Unis l’un des marchés internationaux les plus stratégiques pour l’hôtellerie française.

Mais les nouvelles mesures douanières annoncées par le gouvernement Trump risquent-elles de provoquer un choc économique suffisant pour freiner cette dynamique ?

Pour le moment, l’inflation américaine consécutive à la mise en place des nouveaux tarifs douaniers début avril 2025 n’est pas encore observable. Le taux d’inflation s’établit à 2,3 % en avril 2025. Les économistes préviennent toutefois que l’impact complet pourrait se faire sentir dans les mois à venir, avec une pression à la hausse sur les prix dans des secteurs sensibles comme l’alimentation, l’automobile et les biens de consommation.

Selon une étude du Budget Lab de Yale, ces nouvelles taxes pourraient engendrer une hausse des prix à la consommation de 1,7 %, équivalente à une perte de pouvoir d’achat estimée à 2 800 $ par ménage.

La Réserve fédérale (Fed) anticipe pour 2025 :

  • Une croissance du PIB réel de 2,1 %
  • Une inflation (indice PCE) de 2,2 %
  • Une inflation de base (hors alimentation et énergie) de 2,2 %

Du côté des ménages, le taux d’épargne est resté stable à 3,9 % en mars 2025, contre 4,1 % en février. Cette stabilité contraste avec la situation française, où l’épargne des ménages est repartie à la hausse en réponse aux incertitudes.

Les fonds de pension ont subi une chute brutale en avril, principalement dans le secteur public, en réaction aux annonces tarifaires. En revanche, les fonds de pension d’entreprise ont enregistré une progression technique, portée par la hausse des taux d’actualisation. Au global, la perte de valeur estimée est de 100 à 200 milliards de dollars, soit une baisse contenue de 0,25 à 0,5 % de l’ensemble des actifs.

Selon la ministre du Tourisme, Nathalie Delattre, un « léger fléchissement » du tourisme américain a été constaté pour les ponts de mai 2025, avec une baisse de 3 % sur les congrès et de 4 % sur le tourisme d’affaires.

Conclusion

En dépit des commentaires alarmistes relayés par certains médias, aucun indicateur tangible ne laisse à ce stade entrevoir un choc économique de nature à réduire les séjours des touristes américains en France. Le dollar reste stable face à l’euro, et les ménages disposant des moyens de voyager en Europe n’ont pas, à court terme, de raison économique forte de renoncer à leurs projets.